Sonny se sentait tellement bien. Lui qui avait pour habitude de se lever tôt, dormait encore comme un bébé. Son rêve était fabuleux et il ne voulait pas se réveiller. Dans son rêve, il sentit quelque chose lui tirer le bras. Était-ce vraiment dans son rêve ? Il ne savait pas vraiment… Puis il sentit qu'on lui tirait… Les cheveux ? Non, c'était autre chose… Mais il ne voulait pas ouvrir les yeux, vraiment pas… Mais au fond de lui, il savait qu'il était déjà réveillé et que c'était lui et seulement lui qui n'ouvrait pas les yeux et non pas son rêve qui l'empêchait de le faire.

Il sentit une main tapoter sa joue, il l'attrapa le poignet de l'inconnu en le serrant et ouvrant les yeux. Une jeune demoiselle à la chevelure blanche et les yeux rouges se dressait devant lui. Il cligna quelques secondes des yeux, remarquant qu'elle était habillée en lutin. Qu'est-ce qu'elle faisait dans cet accoutrement ? Peu importe. Il se redressa en voulant passer sa main dans ses cheveux quand il sentit des bois sur sa tête. Des… Bois ?! Il passa sur toute la longueur et se regarda… Un renne… Il était… Un renne… Il essaya de les retirer, en vint. C'est à ce moment-là, qu'il remarqua qu'il était attaché par des menottes avec la jeune femme.

Il eut un temps d'absence avant de regarder la demoiselle sans le moindre sourire, avec un léger énervement en lui.

- Qui es-tu et pourquoi on est attaché ?

Il n'avait pas envie de chercher à comprendre pourquoi ils étaient ainsi, il voulait simplement partir, même si cela ne le dérangeait pas vraiment d'être attaché avec une aussi belle demoiselle. Il regarda autour de lui, le métro ? Ils étaient dans le métro ? Mais pourquoi ? Ça n'avait strictement aucun sens ! Après tout… Ils sont au Purgatoire, rien n'a de sens…

Il regarda autour de lui en remarquant deux autres personnes attachées. Il fut intrigué par l'homme qui ressemblait vaguement à un pirate. Dans son enfance, il adorait les pirates… Alors, si c'était un pirate, il serait totalement en admiration. Il regarda la demoiselle avant de reprendre ses questions.

-Tu te souviens de ce qu'il s'est passé avant de te réveiller ici ? J'ai de vagues souvenirs, mais c'est tout…

Il se rappelait être sorti de chez lui pour aller au bar, la ville était toute enneigée… Mais c'était tout… Sonny n'avait pas le sens du détail et ne regardait pas vraiment ce qu'il se passait à ce moment-là…

Quel réveil brusque, agressant ! Quel genre de personne pouvait se permettre de déranger ses voisins à une heure pareille ? Surtout lorsqu'ils s'étaient réveillés avec des muscles endoloris et un torticolis... Quel manque de respect face à un membre de l'ordre publique. La jeune demoiselle commença à grogner, puis ouvra ses yeux fatigués, cernés. Dès qu'ils étaient aptes à supporter la lumière qui l'agressait autant que leurs voix en chœur, elle les fixa avec une haine si profonde qu'ils sentiraient probablement des couteaux transpercer leur dos.

Ezariel tenta de relever sa tête, en vain. Un objet, pour ne pas dire une main, appuyait contre elle ce qui l'empêchait d'effectuer tout mouvement. Son bras droit était contorsionné vers l'arrière alors qu'un...bracelet aussi froid que la neige entourait son poignet. Également, qu'était-ce ce sur quoi elle était couchée ? Une roche ? Non, trop mou. Un cadavre ? Noon, cette conclusion était trop hâtive dans ce monde dénué de logique. Alors, un vivant. Intriguée par ce sur quoi elle était allongée, la demoiselle poussa avec son bras libre de toutes ses forces, alors que sa tête se balançait. Désormais assise et stable sur le possible corps, elle tenta d'enlever le poids de sur sa tête qui faisait pression sur elle avant de réaliser que son poignet droit était menotté à celui d'un homme.

Oh non...

Pas n'importe quel homme, évidemment... Il fallait bien que ce soit lui ! Alvaro... Une certaine colère envahissait son cœur, elle qui ne l'avait pas revu depuis un certain incident au manoir, elle lui en voulait encore pour sa stupidité sans limite. Toutefois, quelque chose clochait avec lui. Que faisait-il avec...des bois ? Azzuen éclata de rire, un rire qui se voulait être méchant, avant de briser la fragile équilibre qui la retenait et tomba contre lui. Ses propres bois qu'elle n'avait pas remarqué depuis le début se bloquaient contre les siens, l'empêchant ainsi de se dégager. Leurs visage étaient près, plus près que d'habitude. La petite aux yeux dorés grogna de nouveau, mais s'arrêta en surprise lorsqu'elle sentit du poil toucher à ses fesses. Quelque chose bougeait, avec sa main libre elle y toucha. Une...Queue de renne?! N'était-ce pas suffisant ? Non, vous savez pourquoi ? Parce que la jeune demoiselle n'était pas habillée comme d'habitude. Sa chemise et ses pantalons à la garçonne avaient disparus. Un habit de...elle-ne-savait-quoi tout vert remplaçait ses vêtements habituels, elle ne portait même pas de pantalons, il n'y avait qu'une jupe trop courte qui laissait une vue sur sa culotte. Rabaissant, voilà le mot ! Rabaissant, humiliant, la blague d'Alvaro allait beaucoup trop loin... Malgré le fait qu'elle était prise contre ses bois, elle se mit à le gifler à plusieurs reprises.

—Alvaro, tu vas m'expliquer ça tout de suite !

Il lâcha le poignet de la demoiselle quand elle le dégagea. C'est vrai… Il avait oublié de la lâcher. En même temps, il ne pouvait pas penser à tout ! Déjà qu'il essayait de se rappeler ce qu'il s'était passé, c'était déjà bien qu'il fasse cet effort ! S'il avait voulu, il n'aurait même pas cherché à comprendre et il se serait rendormi, forçant la demoiselle à rester près de lui.

Sonny l'écoutait en la regardant aussi, se trouvant complètement débile avec ses cornes sur la tête. Apparemment, même avec leurs deux cerveaux réunis, ils ne savaient pas ce qu'il s'était passé, quoi que… Elle ne voulait pas lui dire la fin parce qu'elle croyait qu'elle n'allait pas le croire. Quoi ? Après tout, ils sont morts ! Tout était possible ! Enfin bon…

Il n'avait pas le temps de répondre parce qu'elle se retourna vers l'autre groupe qui se disputait, faisant un bruit pas possible. On disait que Sonny était chiant, mais franchement, lui, il s'avait gardé son calme dans ses situations comme celle-ci. Il fut forcé de suivre la demoiselle qui avança vers l'autre groupe. Il soupira, on n'avait pas le temps pour ça sérieusement. Il fallait trouver la clé pour être libre. Oui, là le blond faisait preuve d'égoïsme, mais il n'avait pas du tout envie d'être attaché comme ça toute sa vie même si cela pouvait faire germer des fantasmes dans la tête des plus pervers de ce monde.

Un nouveau soupira se fit en l'entendant, il en était sûr… Travail d'équipe mon cul oui ! Se disait-il, ils vont trouver la clé, se libérer et se casser en courant. On voyait bien sûr son visage qu'il était blasé et complètement désintéressé par tout ce qu'il se passait. Quand il vit le regard de la demoiselle, comme pour lui dire ‘'c'est à toi que je parle'', il la regarda avec ce même regard de fatigue et d'ennui.

Il regarda les autres, au fond de lui, il était émerveillé de l'homme. Il était sur et certain que c‘était un pirate ! Dans son enfance, Sonny adorait les histoires de pirate et voulaient même en être un, mais dans monde dans lequel il avait vécu, c'était impossible à moins de vouloir se faire tuer dès qu'un bateau de la marine militaire se pointait.

Il connaissait enfin le nom de la demoiselle ! Cerys, ce n'était pas commun, mais il aimait bien. Chercher dans un métro ? C'était complètement idiot ! Rien ne se trouverait dans le métro, il fallait chercher autre part. Il en était sur, si tous leurs problèmes étaient arrivés à la surface, ils devaient retourner à la surface et non pas dans un stupide métro souterrain.

-C'est complètement idiot de chercher dans le métro. Il faut chercher à la surface et pas ici, tout s'est passé en haut apparemment alors s'attarder ici est inutile. Si tu veux faire équiper avec eux, pas de problème, mais si après avoir trouvé une clé, qu'il la prenne et qu'ils se libèrent et nous laissent en plan, tu auras que tes yeux pour pleurer.

Oui, Sonny était de très mauvaise humeur. Les histoires d’enquête ne le branchaient pas du tout, cela l’ennuyait plus qu’autre chose. C’était donc pour ça qu’il était aussi de mauvais poil. Il n’avait même pas pris la peine de se présenter devant les deux autres inconnus.

La jeune demoiselle ignora le commentaire du pirate, n'ayant aucune obligeance à lui répondre. Elle s'éloigna le plus possible de lui malgré ces menottes qui la retenait prisonnière et regarda le couple qui s'avançait à quelques mètres d'eux. De sa main maladroite, elle se frotta le cou, puis frotta ses yeux cernés. Avant que les deux inconnus ne les atteignent, Azzuen se permit d'observer les environs. La brune n'y avait jamais mit les pieds, mais elle devina qu'ils se situaient dans un sous-terrain. À leur droite se trouvait des rails, alors qu'à leur gauche se situait un grand escalier avec un ciel. Ce serait donc une gare souterraine ? Elle n'en avait rien à faire. La fille aux yeux dorés désirait rejoindre l'extérieur et sentir la neige fondre sous sa chaleur corporelle.

Toutefois, avant qu'elle ne se relève du sol, les deux invités indésirables les abordèrent. L'albinos lui exposa une idée qui ne lui fit échapper rien d'autre qu'un long bâillement. Ezariel ne tarda pas à se relever forçant ainsi Alvaro à la suivre. La petite leva son menton, le retard fier malgré ces habits peu convenables pour elle et les fixa avec un air aussi haineux que celui qu'elle offrait au capitaine quelques instants plus tôt. Son regard s'arrêta sur le blond, elle semblait l'avoir déjà vu quelque part... Pourtant, elle n'arrivait pas à s'en souvenir... La brune posa son regard dans les yeux de l'inconnu avant de s'en remémorer. Leur dernière rencontre remontait au bar du lutin où il l'avait envoyée voler contre le mur après avoir défendu une pauvre villageoise. Ce scélérat...

—Vous m'en voyez désolée, mais je ne m'allie pas à un criminel. Certes, je ne comprends pas ce qui se passe, mais je n'ai guère envie de partager mon savoir avec vous, poor things.

Sur ces mots teintés d'arrogance et de fierté, Azzuen tira sur la menotte pour obliger son compagnon à la suivre. Elle monta les escaliers tout en tirant sa jupe arrière vers le bas pour éviter toute vue sur sa culotte. Arrivé à l'extérieur, elle regarda les flocons de neige qui tombaient doucement du ciel avant de se pencher et de prendre de la neige dans ses mains. Elle forma une boule de neige et se redressa en face des escaliers là où ils grimperaient certainement. Dès qu'elle aperçu l'homme aux cheveux blonds, elle n'hésita pas à lui tirer la boule de neige en plein visage. Ses mains étaient rouges, gelées par l'eau fondue sur sa peau.

—Bien fait pour vous, scélérat ! Dit-elle en prenant une pause pour se tourner vers le garçon aux yeux Émeraude. Nous devrions nous...enfuir, maintenant ?

Bon sang, sur quel genre de bande était-elle tombée ? D'abord, ils étaient tous dépourvus du moindre sens de politesse, voir même de courtoisie et maintenant, voilà que l'autre duo cherchait les problèmes avec cette boule de neige lancée en plein sur un criminel ! Cerys leva les yeux au ciel. Était-ce si compliqué de faire preuve de bon sens ? Déçue, elle soupira et essuya l'eau froide qui coulait sur le visage de son "partenaire" avec son gant.

- Si tu cherches à te venger, je te conseille de conserver ta rancœur pour plus tard... quand tu seras libre de tes mouvements.

Son ton était très calme malgré tout. Cerys et le criminel dont le nom lui était toujours inconnu finirent par sortir dehors. Les traces de pas du pirate et de la sœur de Leo étaient très visibles et faciles à suivre, mais... dans leur hâte, ils avaient omis un détail important : ce petit cadeau posé au pied d'un arbre juste à côté de la sortie.

L'équipe s'approcha du cadeau et Cerys le ramassa avec sa main libre avant de l'observer. Est-ce que ça pouvait vraiment être aussi facile ? L'albinos regarda le blondinet avant de commencer à déballer le cadeau, puis elle l'ouvrit... et il y eut un gros flash de lumière !

...

... L'explosion retentit très fort et tua les PAUVRES, PAUVRES VICTIMES sur le coup.

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