Bon, si je devais résumer ma vie en quelques mots, je dirais la phrase suivante : manger, dormir et dessiner. Le seul problème, avec ce programme, c'est qu'au bout d'un moment, on n'a plus rien pour manger. J'étais donc partie, comme d'habitude, chercher de quoi manger. Heureusement, j'avais découvert des indications sur la localisation des lieux dans l'une de mes excursions. Celle où j'avais rencontré ce nabot hyper perché et hyper prétentieux. Ouaip, à la bibliothèque.

Enfin bref. J'étais donc partie ce matin de bonne heure, vers 15heure de l'après-midi, pour me rendre au marché du purgatoire, aka l'endroit où tout le monde se marche sur les pieds, cris fort et se plaint des prix affichés. Ma monnaie sonnante et trébuchante en poche, j'avais zigzagué dans la foule jusqu'à atteindre un vendeur de gâteau, que j'avais abreuvé de piécettes en métal en échange de ses délicieuses sucreries. Bon dieu que j'aimais les pâtisseries, en fait. Enfin, bref.

Mon sac en papier rempli, je quittai ce marchand-pâtissier pour m'en aller du marché. Après tout, j'avais ce qu'il me fallait, je n'allais pas m'attarder ici, n'est-ce pas ?

Mon sens de l'orientation, peu efficace, me guida dans la mauvaise direction pour quitter ce fameux marché, me perdant dans les allées aux alentours. Ainsi, c'est avec une pâtisserie dans la bouche et les joues gonflées d'énervement tandis que je tournais dans les rues alentours. Finalement, je me laissais tomber par terre, à côté d'un banc public déjà occupé, mon sac en papier sur les genoux.

« Damn…. Quelle ville de merde…. »