Histoire
« La peur mène à la colère, la colère mène à la haine, la haine mène à la souffrance. »
Mourir… C’est si bête en réalité. On dit tout le temps que mourir est une délivrance, foutaise.
C’est une longue histoire sans queue ni tête aux yeux d’Andrew. Il a vécu et il est mort. Pour lui, c’est juste ça.
Sa naissance eu lieu le 14 mars 1997, il faisait frais à cette époque, comme toujours d’ailleurs. Il avait une mère aimante, joyeuse de nature, toujours en train de positiver quand les autres broyaient du noir. Elle travaillait dans une teinturerie que son père lui avait léguée. Une grande histoire d’amour cela va sans dire. Son père lui, il était sévère, mais juste, chef d’entreprise il ne pouvait se montrer laxiste même avec sa propre famille. Mais il était bon et il aimait sa famille. Lui Andrew c’était un jeune homme, normal, banal, il était monsieur tout le monde en gros.
Il aimait lire à l’époque, il s’isolait tout le temps pour lire, même chez lui, sa famille ne le voyait que très rarement, un isolement qui pouvait faire peur parfois. Ses parents avaient l’impression de vivre avec un fantôme, une fois il était là, une autre fois il ne l’était plus tout en restant dans la maison pourtant. Ses anniversaires ? Il ne montrait même pas le bout de son nez à cet événement, non pas qu’il regrette d’être né, mais juste qu’il ne voyait pas l’intérêt de fêter une naissance.
Quand il fut au collège il se fit un ami, au début ce n’était pas voulu loin de là. Cette rencontre changea sa vie. Jason, un gentil gars. Andrew était dans son coin pour lire un livre comme à son habitude. Un coin où personne ne vient, mais un jour un jeune homme est venu, un peu débraillé le jeune homme même, il avait quelques égratignures, une bagarre, ce n’était pas du ressort d’Andrew, il allait donc pas s’en mêler, mais celui-ci lui avait demandé de l’aide.
« Oui. »
Ce fut la réponse d’Andrew, ça l’étonna d’ailleurs. C’est depuis ce jour qu’ils ont devenus amis... On va même dire les meilleurs amis. Ils étaient toujours ensemble, ils rigolaient, jouaient…Fin bref ils faisaient tout ensemble. C’était comme une renaissance pour Andrew, mais au fil du temps sans qu’il s’en aperçoive, il s’est éloigné de sa famille. Il ne rentrait même plus chez lui, il laissait juste un mot pour dire qu’il dormait chez son pote. C’était comme ça, ses parents étaient habitués, puis cela ne dérangeait pas la famille de Jason (ami d’Andrew).
Ils ont fini le collège pour ensuite finir au lycée ensemble, ils étaient dans la même classe la première année. Il était vraiment heureux. Il n’avait pas d’autres amis, cependant Jason si, du coup Andrew restait loin. Il ne voulait pas se mêler à tout ça. Il avait un mauvais pressentiment et malheureusement ce pressentiment se confirma plus tard. Il recommença à se retrouver seul, il ne rentrait pas chez lui, il ne rentrait pas chez son « meilleur ami », il trainait dans la rue tous les soirs. Il avait bien trop honte pour aller voir sa famille, il ne se sentait plus aussi proche de Jason, maintenant que celui-ci ne lui adressait la parole juste pour lui dire :
« Viens », « range-moi ça. », « Parle un peu tu me fais honte. »C’était énervant. Tellement énervant cette situation. Il était dans une bulle, une bulle où Jason avait pu entrer, malheureusement cette bulle s’était refermée. Il ne voulait plus que quelqu’un vienne, il voulait être seul, il voulait qu’on l’oublie. Il était en colère, il enviait tous ceux qui pouvaient parler sans craindre de se faire insulter, tous ceux qui avaient des amis par millier, il était en colère contre lui-même d’envier de telles personnes.
« Andrew… Tu es idiot. »
Il est idiot oui. Il a toujours été idiot de croire que Jason était son ami.
Je me hais. La haine de lui-même, le dégout même. Il est même devenu un peu violent au fil du temps, mais il ne s’attendait pas à recevoir une lettre de Jason, il a été heureux pendant un instant, cette lettre disait :
«Yo Andrew !
Je sais que ça fait longtemps que ne se parle plus… Depuis ce fameux jour. J’aimerai d’ailleurs qu’on s’explique sur ça… Je regrette vraiment ce que j’ai fait, ce n’était pas voulu… Donc je voudrai qu’on en parle. Je t’attendrai près du lac où on avait l’habitude de se rendre.
Vers 18 h d'accord ? Je pense que c'est une bonne heure pour se parler tranquillement sans être dérangé par les autres.
J’espère que tu viendras, je voudrai tant que ça soit comme avant.
Ton ami Jason. »
Il a été méfiant, il a réfléchi, il a pesé le pour et le contre, malgré que sa conscience lui ait dit non, son cœur lui avait dit de laisser une seconde chance à cet être qui avait changé sa vie, son seul véritable ami. Il y est allé, il n’aurait jamais dû, grave erreur de sa part.
Ce jour-là, il était venu, il n'y avait personne. Il avait attendu longtemps, mais il voulait attendre. Il
voulait y croire encore
une fois. Il se souvient de ce coup derrière la tête, de s'être réveillé attaché, le visage de Jason près du siens avec un sourire étrange. Il avait entendu ces rires derrière lui, mais il ne savait pas qui. Il savait que ce n'était qu'un piège.. Il avait senti que quelque chose de lourd était attaché à ses pieds, il avait même senti que c'était la fin.
Jason l'avait mis debout, il pu voir des sacs attachés à ses pieds, les petits sacs qu'on met sur les montgolfières. Jason avait perdu son sourire à ce moment-là.
Les dernières choses dont Andrew se souvient, c'est l'eau qui a envahi ses poumons, le désolé de Jason, ses mains attachés ses pieds qui pesaient lourds à cause des sacs, du manque d'air, de
sa colère, de son envie de
tuer Jason.. Puis plus rien.
Mourir, c'est stupide. Mourir dans l'eau encore plus, mais le pire, c'est de se faire tuer par son meilleur ami. Cet être en qui vous aviez confiance, ça même une fois mort, on ne peut pas oublier cette trahison. Un fardeau qu'il faut porter toute sa vie même une fois mort.
C'est l'histoire... L'histoire de la mort d'Andrew.
«Hey liar, Hey liar
What do you think of living without me?
Hey liar, Hey liar»
- Liar - One Ok Rock